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Pourquoi le BIM reste un défi pour certains après 10 ans d’évolution ?

Pourquoi le BIM reste un défi pour certains après 10 ans d’évolution ?

Cela fait maintenant une décennie que HEXABIM observe, analyse et échange avec les acteurs du BIM en France. Après avoir exploré l'évolution du BIM, les avancées technologiques et les standards, une question persiste : pourquoi une partie du secteur dans son ensemble peine-t-elle encore à franchir le cap?

Manque de moyens, d'accompagnement, ou simplement de conviction ? Le constat est là : malgré une adoption croissante et des avancées notables, de nombreux professionnels restent en marge. Alors, quels sont les freins qui ralentissent encore l'adoption du BIM ? Et surtout, quelles pistes permettent d'y remédier ? C'est ce que nous allons explorer dans cet article.


Un BIM qui profite surtout aux grandes structures

Le BIM a su s'imposer dans les projets d'envergure : grands chantiers, infrastructures publiques, groupes du BTP bien rodés. Mais pour les plus petites structures, c'est une autre histoire.

  • Coût d'entrée élevé : Licences logicielles, matériel performant, formation… Adopter le BIM, ce n'est pas juste un choix technique, c'est aussi un investissement, et pour beaucoup, la facture reste salée.
  • Compétences requises : Ce n'est pas un simple passage du plan 2D au 3D. Modélisation, structuration des données, interopérabilité… Il faut du temps (et souvent une équipe dédiée) pour maîtriser tout ça.
  • Retour sur investissement incertain : Un artisan ou une petite PME ne se lance pas dans le BIM juste pour la beauté du geste. Sans garantie de gain de productivité ou d'accès à de nouveaux marchés, l'adoption reste hésitante.

Des habitudes de travail bien ancrées

Les réticences au BIM ne sont pas qu'une question de budget ou de logiciels, c'est aussi une question d'habitudes.

  • Une transition perçue comme complexe : Passer au BIM, c'est comme vouloir faire du sport après des années de canapé. On sait que c'est bien, mais c'est dur de s'y mettre.
  • Une adoption subie plutôt que choisie : "On fait du BIM parce que le client l'exige"… Voilà une phrase que l'on entend souvent. Résultat : des processus intégrés à moitié, sans vraie conviction, et une adoption poussive.
  • Un cadre réglementaire en demi-teinte : Contrairement à d'autres pays où le BIM est devenu obligatoire sur certains marchés publics, en France, ça avance… mais lentement. Et sans vraie contrainte, certains préfèrent rester sur leurs habitudes.

Un besoin criant de formation adaptée

Le BIM ne s'apprend pas en un claquement de doigts. Et c'est là que ça coince aussi :

  • Des formations souvent peu accessibles : Trop longues, trop coûteuses, ou trop théoriques, elles ne sont pas toujours adaptées aux professionnels qui doivent apprendre "sur le tas".
  • Un manque d'accompagnement pour les petites structures : Quand on est une PME ou un artisan, on ne peut pas se permettre d'envoyer toute l'équipe en formation pendant plusieurs semaines. Et pourtant, sans formation, difficile d'être efficace avec le BIM.

Quels leviers pour faciliter l'adoption ?

Il n'existe pas de solution miracle, mais quelques pistes pourraient rendre la transition plus fluide :

  1. Mieux accompagner les petites structures : Arrêter de calquer les méthodes des grandes entreprises sur des acteurs plus modestes et proposer des approches adaptées.
  2. Encourager l'interopérabilité et les bonnes pratiques : Mieux exploiter les standards ouverts pour éviter la dépendance aux outils propriétaires et fluidifier la collaboration.
  3. Valoriser des retours d'expérience concrets : Parce qu'un exemple concret vaut mieux qu'un long discours théorique, mettre en avant des témoignages et études de cas de structures qui ont réussi leur transition BIM.

Concluons…

Le BIM, c'est un peu comme une autoroute : les grands groupes roulent en Tesla sur la voie de gauche, pendant que d'autres cherchent encore la bonne entrée. En dix ans, beaucoup de chemin a été parcouru, mais il reste des blocages à lever, notamment pour les petites structures qui peinent encore à voir le bénéfice immédiat du BIM.

Dans notre prochain article, nous nous intéresserons à un enjeu clé pour l'avenir du BIM : peut-il être un levier pour une construction plus durable ? Au-delà des maquettes et des données, le numérique peut-il réellement contribuer à bâtir de manière plus responsable ? Réponse dans la suite de notre série.

 

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