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Les données dans un workflow BIM : niveaux d'intégration, maturité, qualité et tendances futures autour de la simulation 4D/5D

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Quels sont selon vous les différents niveaux d'intégration de la donnée et ses niveaux de maturité ?

Il existe 5 niveaux d'intégration et de maturité de la donnée :

« L'intégration 0 » correspond au pré-BIM. Le niveau de maturité correspondant est l'ad hoc. Il s'agit ici généralement des représentations 2D et la collaboration se limite à l'échange de modèles à un instant T ne nécessitant pas nécessairement de retour. La collaboration à ce stade est difficile, l'information étant peu structurée.

L'intégration de modèles locaux correspond à un niveau de maturité défini. La donnée est structurée et répond aux normes. Cette étape permet la modélisation d'objets en 3D. Le niveau de détails dépend de la phase de conception.

L'intégration des modèles partagés atteint le niveau de maturité géré. Il s'agit ici d'une étape collaborative où les différents intervenants peuvent se connecter afin d'ajouter et échanger des informations selon leur rôle.

L'intégration d'informations connectées des éléments, correspond au niveau de maturité intégrée.

Enfin le dernier niveau correspond à l'intégration d'éléments et d'informations du contexte. Il s'agit ici d'un niveau de maturité optimisée.


Quelle est votre définition et conception de la collaboration dans un projet ?

La collaboration est absolument essentielle dans un environnement BIM. La masse de données générées lors d'un projet ne cesse d'augmenter. Il en va de même du nombre d'intervenants. Il est donc nécessaire de simplifier le partage d'information pour assurer une collaboration harmonieuse et efficace. La communication doit être structurée notamment à travers des fichiers normés type BCF et IFC, une charte BIM préétablie et des workflows automatisés. Sans oublier la diffusion de l'information au sein d'un EDC. L'objectif avec un environnement de données communs est de gérer toutes les données d'un projet. 

Les informations qui sont collectées en temps réel sont importées dans l'EDC ce qui permet de gagner beaucoup de temps de saisie et d'envoi et de réduire considérablement la perte d'informations. L'EDC proposé par thinkproject est, au-delà d'un espace de rétention et de diffusion de l'information, un outil hautement collaboratif puisqu'on peut apporter corrections, validations ou commentaires aux maquettes et points de vue directement intégrés à la plateforme.


Comment s'assurer de la qualité ainsi que la fiabilité de la donnée dans un processus de collaboration justement ?

La qualité de la donnée est en effet essentielle pour mener à bien un projet. Il faut avant tout s'assurer que le format des fichiers soit normé. D'autre part, c'est ici que le rôle du BIM manager prend toute son importance. Il doit être capable d'anticiper les différents niveaux de collaboration. Il établit des règles de conceptions, un lexique et une charte auxquels les intervenants peuvent se référer pour s'assurer que tout le monde parle le même langage. Une fois la charte mise en place, l'outil sera en mesure d'informer sur les spécificités à vérifier telles que des détections de clashs ou encore le model checking. Le BIM manager coordonne les différentes phases de constructions, mais surtout il veille aux procédures et aux standards BIM.


Concrètement, Comment fonctionnent la coordination et l'examen des données BIM autour d'un projet ? 

Il faut avant tout procéder à des vérifications régulières. L'avantage d'un environnement de données commun (EDC) est qu'il permet une traçabilité et historisation totale des données. Il est recommandé de désigner un « contrôleur BIM » unique. Il identifie les collisions, s'assure du respect de la conformité aux normes, met en évidence les incohérences conceptuelles et les transgressions des normes ou réglementations en cours, etc. Le contrôleur BIM fait remonter les erreurs aux intervenants concernés afin de procéder aux améliorations/changements nécessaires.


Pourriez-vous nous donner un exemple à travers un cas d'usage ?

Afin de gérer des centaines de projets de construction et travaux de maintenance ou modernisation, simultanément, DB Station & Service AG (en charge de l'exploitation de plus de 5.400 gares et 800 bâtiments ferroviaires annexes en Allemagne) a trouvé un intérêt pour le BIM notamment pour sa méthode de travail collaboratif. En effet, la mise en place d'une source centralisant données et informations constitue une priorité. DB a donc choisi de mettre en œuvre l'Environnement de Données Commun (EDC) de thinkproject pour ses projets BIM. L'EDC intervient au sein d'une infrastructure centralisée pour planifier efficacement la collaboration et la gestion des informations pour chaque projet de DB Station & Service. Depuis l'EDC, les participants peuvent, selon leur rôle et leurs droits d'accès, télécharger, gérer, vérifier et visualiser les informations (documents, plans, maquettes, etc.), de manière transversale. Ainsi les participants peuvent utiliser les informations tout au long du cycle de vie d'un projet. A ce jour, thinkproject a fourni à DB Station & Service AG un EDC conçu pour le BIM pour plus de 420 projets.


Pourriez-vous nous dire un peu plus sur l'échange de Données BIM et la norme ISO 19650 ?

La norme ISO 19650 répond à la question de la gestion de l'information et de la collaboration dans l'outil BIM. Il y est question des règles d'échange de données telle que la diffusion des plans par exemple, des mécanismes d'approbation des standards, que des structures de stockage et tout autre particularité relative à l'EDC.


Qu'apporte la plateforme thinkproject aux professionnels par rapport aux différentes solutions existants ?

Le portfolio thinkproject permet de couvrir tous les besoins liés à la collaboration autour du BIM et offre une interopérabilité non négligeable : Partage des maquettes et des documents projets, contrôle de la qualité du modèle BIM, détection de clash, simulation 4D, 5D. Ainsi plutôt que d'avoir plein de logiciels différents, thinkproject est un véritable guichet unique. Cela évite la multiplication de sources d'information, simplifie la traçabilité des données, permet à tous les intervenants de travailler au sein d'une plateforme unique et de limiter considérablement les erreurs. Notre solution accompagne les différents acteurs du projet durant tout le cycle de vie de la construction de l'avant-projet à son exploitation. En faisant appel à thinkproject, nos clients ont non seulement accès à la technologie que nous offrons, mais également à des experts du BIM qui sont en mesure de les guider dans leurs besoins.


Quelles seront selon vous, les tendances futures autour des données et maquettes numériques ?

La couche financière ou 5D intégrée au BIM est de plus en plus importante. Afin d'affiner encore plus les coûts, il serait intéressant que les fournisseurs puissent intégrer, puis, si nécessaire, éditer leur devis directement dans l'outil de BIM. On en viendrait ainsi à une estimation de coût plus dynamique.


Quels sont vos axes de développement futurs chez thinkproject ?

thinkproject vient d'acquérir la société Conclude ce qui nous permet désormais d'ajouter un module de gestion des coûts reconnu sur le marché et donc d'enrichir notre suite logiciel autour de la simulation 5D.

Notre stratégie est vraiment d'offrir une plateforme de construction intelligente permettant d'automatiser et d'optimiser les différentes étapes autour d'un projet de construction.


« Un dernier mot ? »

Notre prochain webinar qui aura lieu le 3 décembre à 16h adressera en détail la simulation 4D/5D au sein de notre plateforme « Construction Intelligence ». Il permettra aux participants d'explorer les nouvelles évolutions et de creuser les nouveaux avantages du BIM.


Sabine Noisette
Directrice Générale de thinkproject France

https://www.linkedin.com/in/sabine-noisette/

 

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