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Dynamo, IA, jumeaux numériques… 10 ans plus tard, toujours réservés aux initiés ?

Dynamo, IA, jumeaux numériques… 10 ans plus tard, toujours réservés aux initiés ?

Après avoir exploré l'évolution du BIM en France et les défis (parfois épiques) des standards et de la collaboration, passons aux choses sérieuses : les avancées technologiques. Parce qu'entre les promesses d'automatisation, les jumeaux numériques qu'on nous vend comme révolutionnaires et l'IA qui s'invite un peu partout… il y a de quoi se poser des questions.

Depuis une décennie, ces technologies ne sont plus juste des tendances citées en conférence, elles s'infiltrent peu à peu dans le quotidien des pros du BIM. Mais que nous révèlent 10 ans de données HEXABIM sur leur adoption réelle ?

  • L'automatisation : Génial pour accélérer les process… mais encore trop souvent un terrain de jeu réservé aux experts des scripts.
  • Les jumeaux numériques : Le concept séduit, surtout sur les grandes infrastructures, mais reste encore flou pour beaucoup.
  • L'IA dans le BIM : Des promesses alléchantes, des expérimentations en cours, mais des usages encore bien loin de l'adoption massive.

Alors, ces innovations sont-elles prêtes à devenir des standards du secteur ? Où en est réellement leur adoption ? Et surtout, quels freins restent encore à lever pour en faire des outils du quotidien ?

C'est ce qu'on va décrypter dans cet article, en s'appuyant sur une décennie d'échanges et d'analyses issues de la communauté HEXABIM. 

Automatisation et scripts : un levier puissant, mais pas encore pour tout le monde

Depuis 2017, les discussions sur Dynamo et Grasshopper se sont multipliées dans la communauté HEXABIM. Leur promesse ? Transformer des tâches répétitives en automatisations fluides et efficaces. En théorie, c'est le rêve : générer des quantités en un clic, optimiser des maquettes, ou encore analyser des données complexes sans y passer des heures.

Mais voilà, l'automatisation BIM, c'est un peu comme les bonnes résolutions de début d'année : tout le monde en parle, mais l'adoption est inégale.

  • Ceux qui en profitent vraiment : Les grandes structures ont su intégrer ces outils pour réduire les cycles de production et automatiser des tâches fastidieuses, avec des résultats concrets sur la rentabilité et la qualité des maquettes.
  • Ceux qui peinent à suivre : Nombreuses sont les équipes qui avouent se sentir dépassées face à ces interfaces de programmation visuelle. Apprendre à coder pour modéliser plus vite ? Un défi que tout le monde n'est pas prêt à relever.

Le verdict ? Si l'automatisation apporte une efficacité redoutable, son adoption reste encore trop technique pour une partie des professionnels. L'enjeu des prochaines années sera donc de rendre ces outils plus accessibles et moins intimidants.

Jumeaux numériques : des maquettes qui prennent vie ?

Si le BIM nous a appris à structurer et centraliser l'information, les jumeaux numériques promettent de passer à la vitesse supérieure : des maquettes qui ne se contentent plus de représenter un projet, mais qui interagissent avec la réalité en temps réel.

Sur le papier, c'est une révolution. Dans les faits, l'adoption reste encore très segmentée :

  • Là où ça fonctionne : Dans les secteurs ferroviaire et énergétique, où la maintenance prédictive devient un argument clé. Suivi des infrastructures, anticipation des pannes, optimisation des performances… les jumeaux numériques offrent une vision dynamique qui transforme la gestion des actifs.
  • Là où ça coince : Pour de nombreuses PME, ces technologies restent hors de portée. Trop coûteuses, trop complexes à mettre en œuvre, elles sont souvent perçues comme des outils réservés aux grandes infrastructures.

L'enjeu ? Démocratiser l'accès aux jumeaux numériques en rendant leur implémentation plus flexible et adaptée aux réalités des différents acteurs du BIM. Car pour l'instant, ces maquettes vivantes restent encore un luxe que tout le monde ne peut pas se permettre. 

Intelligence artificielle : une révolution en marche ou un mirage ?

Difficile de parler de tendances technologiques sans évoquer l'intelligence artificielle. Depuis quelques années, elle s'infiltre progressivement dans les discussions BIM, parfois avec enthousiasme, parfois avec scepticisme.

D'un côté, l'IA promet des avancées majeures :

  • Analyse prédictive : Identifier les risques avant qu'ils ne deviennent des problèmes concrets.
  • Détection automatique d'erreurs : Repérer les incohérences dans les maquettes avant qu'elles n'arrivent sur chantier.
  • Optimisation des conceptions : Aider à générer des variantes plus performantes en termes de coûts, d'efficacité énergétique ou de constructibilité.

Mais dans la réalité, l'adoption reste timide. Pourquoi ?

  • Des outils encore émergents : Beaucoup de solutions sont prometteuses, mais peu sont réellement intégrées aux workflows des professionnels.
  • Un coût qui freine : Déployer des solutions IA avancées reste un investissement non négligeable, que seules certaines grandes structures peuvent se permettre.
  • Une perception de complexité : L'IA dans le BIM, ça intrigue, mais ça intimide aussi. Pour certains, c'est un outil de plus à maîtriser, et pas forcément le plus simple.

Le défi ? Rendre l'IA accessible et utile, en l'intégrant de manière fluide aux processus actuels. Pour l'instant, elle reste encore perçue comme une innovation un peu distante, mais son potentiel est trop grand pour être ignoré. 

Des tendances à surveiller, mais encore du chemin à parcourir

Ce que révèlent 10 ans de discussions sur HEXABIM, c'est que ces technologies – automatisation, jumeaux numériques et IA – ne sont plus de simples concepts futuristes. Elles existent, elles évoluent, et elles transforment déjà la manière de travailler. Mais leur adoption reste contrastée.

  • Les grandes entreprises avancent : Elles investissent dans l'optimisation des process, adoptent les jumeaux numériques et testent des solutions basées sur l'IA.
  • Les petites structures hésitent : Par manque de moyens, de temps ou de formation, elles ont encore du mal à tirer pleinement profit de ces innovations.

Une chose est sûre : ces tendances ne sont pas des modes passagères. L'automatisation allège la charge de travail, les jumeaux numériques optimisent la gestion et l'IA ouvre de nouvelles perspectives. Encore faut-il que ces outils deviennent plus accessibles, mieux intégrés et adaptés aux réalités du terrain.

Et maintenant ? Place aux défis !

L'innovation ne fait pas tout. Malgré ces avancées, des freins persistants ralentissent encore la généralisation du BIM :

  • Manque de standardisation entre les outils
  • Coût des technologies émergentes
  • Nécessité d'une montée en compétences rapide

 C'est ce que nous explorerons dans le prochain article : Pourquoi, après 10 ans, certains obstacles restent-ils toujours aussi difficiles à franchir ? Entre défis techniques, économiques et culturels, nous verrons ce qui coince encore… et comment y remédier. 

 

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