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BIM et Reality Capture : Techniques, démarches et cas d'usage avec Florian FAUCONNET

BIM et Reality Capture : Techniques, démarches et cas d'usage avec Florian FAUCONNET

Bonjour Florian, vous êtes Spécialiste en reality capture et co-fondateur de la société ATFF à Annecy, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et comment vous vous-êtes lancé dans le scan laser ?

Travaillant depuis une dizaine d’année dans le réseau Autodesk, j’ai vu depuis de nombreuses années ces outils logiciels se développer. Après une expérience canadienne où j’ai vu l’utilisation très poussée de ces outils, nous avons décidé Adrien TRUWANT et moi-même de créer une structure dédiée à ce nouveau métier la réalité capture qui devient une pièce maîtresse pour ne plus démarrer un projet BIM d’une page blanche.

 

Dans quels cas et sur quels types de projets intervenez-vous ? Pourriez-vous nous en citer quelques-uns ?

Nos plus gros projets de plus de 50.000 m2 relevés, sont dans le secteur hospitalier ou industriel. Ces typologies de clients ont un besoin constant de documenter leurs patrimoines et installations. Il va de soi que d'évoluer dans un hôpital ou dans une usine pétrochimique n’a pas les mêmes contraintes pour les équipes de relevé. Notre savoir faire nous a permis de définir des process d’acquisition particuliers qui s’adaptent à chacun de leurs environnements.

 

Pourquoi utilise-t-on le scan laser et quelles sont ses cas d’usage dans le monde du BTP ?

ATFF intervient dans le domaine de la réalité capture afin de documenter l’existant. Nous utilisons des scanners laser pour l’intérieur des bâtiments ainsi que les façades. Les données récoltées sur le terrain sont ensuites assemblées dans différents logiciels pour créer un modèle 3D unique de type nuage de points. Dans le cadre de la création de maquettes numériques BIM, les nuages de points permettent d’éviter les relevés manuels traditionnels peu productifs et peu en adéquation avec le BIM : moderne, puissant et chargé d’informations. Ces livrables seront ensuite facilement utilisables et visionnables par tous les intervenants.

 

Pourriez-vous nous parler du relevé de réseau souterrain, l’inspection aérienne, la photogrammétrie et le relevé mobile ?

Le relevé laser mobile ou Mobile Mapping en anglais est une technologie de relevés extérieure à grand rendement combinant la prise d’images avec un positionnement GPS et une orientation spatiale précise. Cette pratique permet une collecte de données exactes et exhaustives avec un temps d’acquisition optimisé et un niveau de précision de l’ordre du centimètre. Ce système est dédié à la cartographie 3D temps réel à partir d’un véhicule en mouvement.

Le relevé de réseau souterrain est une solution complète d’investigation non destructive pour la détection et le positionnement de réseaux enterrés. Ce géo-radar multicanaux innovant est spécialement dédié à la localisation et à la cartographie. Couplé à une solution d’acquisition laser mobile, cela permet de modéliser à grande échelle la totalité des réseaux souterrains ainsi que les infrastructures extérieures.

Le drone lui, sert à faire de l’inspection aérienne et de la photogrammétrie aérienne pour les toitures. Dès que l’on souhaite faire une inspection visuelle, thermique ou topographique, le drone est l’outil idéal, précis et sécurisé. Le principe est de récupérer un maximum d’images afin de pouvoir les post-traiter ultérieurement pour générer un nuage de points qui représentera, en 3D, le levé de la réalité.

 

Le scan laser se démocratise de plus en plus en parallèle de l’adoption du BIM, comment expliquez-vous cela ? Y a-t-il une relation entre les deux ? C’est plutôt le B, le I ou le M du BIM ?

Selon moi, le service de relevé laser tel que ATFF le propose, est nécessaire dans un projet de construction ou de rénovation. Il permet de livrer un nuage de points précis et partageable entre tous les intervenants au projet. Pour répondre à votre question, nos services se rattachent au M (Modeling) du BIM.

 

Vous avez récemment travaillé sur l’hôpital d’Aiguilles et effectué plus de 1200 scans en 15 jours, quelle était votre mission et comment vous êtes-vous organisé ?

Un hôpital est en constant développement pour répondre aux changements de notre société. En conséquence, le projet était la transformation d’un des secteurs de l’établissement pour pouvoir accueillir plus de lits courts séjours et améliorer les bureaux. Les plans de cet hôpital n’étaient plus à jour. La technique de relevé laser 3D de ATFF a permis d’apporter une réponse globale aux futures rénovations et pouvoir par la même occasion créer une maquette numérique BIM de cet hôpital. Le fait d’évoluer autour des patients était la principale contrainte. L’équipe s’est organisée pour scanner les chambres pendant les heures de repas et certains couloirs la nuit pour éviter la circulation. A l’aide de scanners laser Faro Focus X130, deux techniciens de ATFF ont capturé la totalité de la surface de 20.000m2 en faisant des rotations horaires.

 

Comment passer d’un nuage de points et de plans 2D classiques à une maquette numérique ? Comment procédez-vous ?

Créer une maquette numérique n’est pas seulement le fait de repositionner les éléments de la structure dans l’espace. Pour chaque modélisation, il faut définir un cahier des charges de ce que l’on veut modéliser. Le niveau de détail choisi, il faut travailler par secteur. En créant une boîte sur un seul niveau, voire même, sur un seul élément, il est déjà beaucoup plus facile de modéliser.

Contrairement à un plan 2D le nuage de points permet de positionner 100% des informations capturées par nos équipes. La hauteur exacte des plafonds, des prises, le positionnement des passages de gaines de ventilation ...etc. Cette maquette numérique BIM permet ensuite de développer un travail collaboratif de qualité. Ainsi, afin d’éviter les problèmes sur le terrain qui engendre des coûts supplémentaires, il faut que cette maquette soit dès sa création, la plus juste possible.

 

Quels sont vos conseils pour mieux réussir une reconstitution d’un ouvrage à l’aide du scan laser ?

Pour créer une maquette numérique il faut d’abord connaître la méthodologie d’utilisation des nuages de points. Pour chaque livraison que nous faisons, nous nous efforçons de conseiller nos clients afin d’être certain qu’ils ont les bons outils et méthodes de travail entre leurs mains. Par exemple, savoir comment organiser ces fichiers ou travailler avec du matériel adapté.

Un disque dur SSD est obligatoire et passer par le réseau local est à proscrire car ceci ne fera que ralentir sa propre station de travail ainsi que la totalité connections des autres collaborateurs. L’accompagnement de ATFF auprès de ses clients n'enlève en aucun cas le fait que pour modéliser à partir d’un nuage de points il faut aussi se faire correctement formé pour apprendre les méthodes et subtilités qui sont propres à chaque logiciel d’architecture.

 

Un dernier mot ?

La réalité capture offre des possibilités hors normes pour le monde du bâtiment. Les logiciels et les stations de travail deviennent matures pour ces nouveaux outils que sont les relevés laser et la photogrammétrie. Cela permet d'appréhender un projet complètement différemment en évitant des aller-retour chantier.

Cette approche s’inscrit parfaitement dans une démarche BIM pour une maquette numérique. 2017 va être une année fantastique pour notre secteur numérique du bâtiment.

Les équipes de ATFF.fr restent à votre disposition pour documenter vos projets grâce à notre savoir-faire en réalité capture.


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