Automatisation des permis de construire avec le BIM : enjeux et solutions

Lors du buildingSMART International Summit / CIB W78 Conference 2024 à Marrakech, une étude intitulée "BIM Information Reliability Consequences for Digital Permit Checking" a été présentée par un groupe d'experts du projet européen Horizon ACCORD, dont des figures de proue comme Rick Klooster et Léon van Berlo. Ce document explore les opportunités, défis et solutions liés à l'automatisation des processus de validation des permis de construire grâce au BIM.

Le rapport met en lumière les avantages de l'automatisation tout en rappelant les risques liés à une numérisation excessive, soulignant que pour que ces outils fonctionnent de manière efficace, il est essentiel de maintenir une connexion solide avec la réalité des projets de construction.

Le contexte : une automatisation en pleine expansion

L'automatisation du processus d'approbation des permis de construire via le BIM est une avancée prometteuse qui pourrait transformer le secteur de la construction. Ce processus permet une validation automatique des informations contenues dans les maquettes numériques, garantissant ainsi plus de transparence, une réduction des délais, et une meilleure qualité des projets soumis.

Cependant, la publication met également en garde contre les risques potentiels d'une automatisation mal contrôlée. En effet, trop de confiance dans des outils purement numériques peut entraîner une perte de lien avec la pratique réelle des chantiers, ce qui pourrait créer une fausse impression de conformité, voire générer du travail supplémentaire pour corriger les erreurs non détectées par les systèmes automatisés.

Principaux défis identifiés

Les auteurs soulignent que, bien que l'automatisation des permis via le BIM soit une avancée technologique positive, elle n'est pas sans défis. Le rapport identifie trois grands obstacles à surmonter :

1. Simplicité des exigences d'information : Pour éviter les erreurs et les déconnexions avec la réalité des chantiers, les exigences d'information doivent être simples et bien définies. Une surcharge d'informations pourrait rendre la validation automatique inefficace.
2. Collaborations pluridisciplinaires : Une automatisation efficace nécessite l'implication d'experts de plusieurs domaines, notamment juridique, technique et BIM. Cette collaboration est cruciale pour garantir que les règles de validation tiennent compte de toutes les dimensions du projet.
3. Validation des fichiers IFC : L'utilisation des standards ouverts comme l'IFC (Industry Foundation Classes) est cruciale. Le rapport insiste sur l'importance de la validation des fichiers IFC pour garantir que les informations contenues dans les maquettes numériques sont fiables et conformes aux exigences réglementaires. Cela permet également d'assurer une interopérabilité entre les différents logiciels utilisés dans les projets.

Des solutions pour une adoption réussie

Pour maximiser les avantages de l'automatisation des permis tout en minimisant les risques, le rapport propose plusieurs solutions concrètes :

• Former les utilisateurs : Il est essentiel de former correctement les équipes à l'utilisation de ces outils numériques pour qu'elles puissent en tirer le meilleur parti, tout en comprenant les limites des systèmes automatisés.
• Outils adaptés à l'échelle du projet : Que ce soit pour des projets de petite taille ou de grandes infrastructures, les outils d'automatisation doivent être adaptés aux différentes échelles de projet pour garantir leur efficacité.
• Utilisation de la voxelisation et des graphes de connectivité : Ces technologies, mentionnées dans le rapport, permettent de mieux structurer les informations des maquettes numériques et de faciliter la vérification automatique des permis en s'assurant que les données sont correctement reliées aux exigences des chantiers.

Un avenir prometteur pour le BIM et les permis numériques

Cette publication met en évidence l'énorme potentiel de l'automatisation des permis de construire basés sur le BIM. En permettant une meilleure gestion des projets, cette approche favorise une plus grande transparence et une réduction des délais d'approbation. Cependant, pour réussir cette transition, il est crucial de rester pragmatique, en gardant à l'esprit les réalités des chantiers et en veillant à ce que l'automatisation ne devienne pas une fin en soi.

Le futur de l'automatisation dans le secteur de la construction est prometteur, et avec des technologies comme le jumeau numérique et l'intelligence artificielle, l'industrie continue de se réinventer. Mais cette transition doit se faire en partenariat avec les différents acteurs du secteur, afin de garantir des résultats optimaux pour tous.

Les professionnels intéressés peuvent consulter le rapport complet disponible sur le site de buildingSMART International et participer aux discussions autour de l'automatisation du BIM dans les prochaines conférences du secteur.