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Au cœur de la communauté HEXABIM : Focus sur les membres de l'année

Focus-contributeurs-2020

HEXABIM met à l'honneur ce mois-ci nos plus fidèles intervenants sur le forum de discussion de la plateforme. Très actifs, leurs conseils aident beaucoup les membres et lecteurs, c'est grâce à eux aussi que l'aventure HEXABIM poursuit sa route avec sa dimension humaine.

Nous avons élaboré un TOP 10 des membres les plus actifs durant l'année précédente, nous les remercions vivement, ils auront eux aussi droit à leur petit trophée, symbole de notre reconnaissance pour leur implication humaine et professionnelle à faire vivre la communauté BIM sur HEXABIM.

Merci donc à :

  • Akli Aït Medjber, BIM Coordinateur - Demathieu Bard
  • Benoit Dargent, Dessinateur-Projeteur & Référent BIM - Groupe MAES Architectes Urbanistes
  • Christian Deymonnaz, Projeteur BIM Revit - EGIS Tunnels
  • Christophe Fortineau, formateur, consultant, AMO BIM
  • François Bastier, Formateur et consultant indépendant - Moebius42
  • Jerome Pereira, Technicien études d'exécution en électricité - Etchart Energies
  • Lionel Perrin, Ingénieur Expert Bim Infrastructure - Geomedia
  • Michaël Fauchet, BIM Manager - Patriarche
  • Raphaël Blaiteau, Coordinateur BIM et Revit  - OUTINORD
  • Rémy Maurcot, BIM Product Manager - BIM&CO

Afin de mieux les connaître, nous avons demandé leur parcours autour du BIM, leurs valeurs, les projets sur lesquels ils travaillent ou ont travaillé et pour finir leur constat ou vision du BIM en France. Voici donc leurs retours !



Akli Aït Medjber - BIM Coordinateur

Master 2 en Génie Civil de formation, Coordinateur BIM du groupe Demathieu Bard, je m'assure du respect des attentes BIM de l'AMO pour l'ensemble des contributeurs BIM. J'assiste les équipes projet dans la production de la mission BIM durant toute la phase EXE et jusqu'à la livraison du DOE numérique. A l'aise avec les outils de Modélisation et de calcul structurel et passionné par l'automation des taches sous Dynamo.

Ses valeurs :

  • C'est en cherchant à résoudre les difficultés des autres que parfois ça nous aide à progresser aussi.
  • Le choix s'est porté notamment sur la plateforme HEXABIM, pour sa facilité d'utilisation et son ergonomie.

Ses projets :

  • ITER TB12
  • Nouveau Siège BLB Lyon
  • Centre d'affaires OSMOSE WACKEN
  • Clinique Médico-pédagogique du Grand Est


Christian Deymonnaz, projeteur BIM Revit

Collaborateur d'architecte, j'ai débuté sur Revit en 2008 en autodidacte, à l'époque on ne parlait pas encore de BIM…

2014, STAÜBLI : Modélisation sous charte BIM du patrimoine immobilier de la société : Maquettes Revit MEP de la nouvelle chaufferie, extraction des datas pour les métrés, relevés au laser scanner.

2016, EGIS Industries : BIM pour du chauffage urbain, gabarits et familles Revit MEP.

2017, ELCIMAÏ : Extension d'une usine pharmaceutique, le plus passionnant de mes défis BIM : Confronter nos cultures différentes, jongler entre les plans Archis, Structure, MEP, Process et convaincre les chefs de projet d'adopter la maquette en plus des plans et coupes ; pour finir, c'est une maquette Navisworks qui a été livrée au client, pour un échange optimisé.

2018, IOA, Référent BIM : Plans de coffrages pour des gares du Grand Paris, sous la houlette de grands acteurs du BIM : Bouygues, Systra, Valode & Pistre.

Ses valeurs :

Mon rapport par rapport à HEXABIM, c'est un bel échange, d'un côté je suis souvent isolé dans le B.E. : l'entourage n'est pas très impliqué dans la démarche BIM ; sur HEXABIM, j'échange avec des gens qui ont des intérêts dans la culture BIM ; l'approche des autres est intéressante dans la mesure où elle est différente de la mienne, parce que leurs besoins sont autres, mais au final on veut tous avancer avec une démarche BIM ; quand on peut s'entraider c'est très bien, cela permet de diffuser et d'étendre un peu plus la culture BIM. Trop souvent au B.E. certains, lorsqu'ils bloquent sur un sujet BIM, se replient sur une solution Autocad… Au final, il n'y a plus de maquette BIM à proprement parler…

Ses projets :

Depuis 2019, EGIS Tunnels : Réalisation des gabarits et cartouches pour un projet BIM niveau II, en phase Avant-Projet, création des familles G-C, Maquette BIM niveau II, phase AP : (Ouvrage souterrain : Centrale thermo-frigorifique, Complexe logistique, Centre de traitement des déchets, Centrale à béton).

Son constat sur l'adoption du BIM :

Officiellement les majors du BTP sont en pointe sur le BIM, mais il faut nuancer : il y a d'un côté des cellules R&D qui développent / testent les outils BIM pour optimiser l'acte de construire, depuis le B.E., jusqu'au chantier et d'autre part, il y a chez ces mêmes majors, des secteurs qui offrent une forte résistance au BIM, de part la nature de leurs ouvrages (exemple : ouvrages linéaires), également, le refus de sortir d'une zone de confort (Forte culture Autocad qui refuse de se remettre en question) et pour finir une méconnaissance et des à priori sur le travail en BIM.

Les petites structures, quand elle font la démarche BIM sont certainement plus impliquées que certaines majors.


François Bastier, formateur et consultant indépendant

J'ai démarré il y a 14 ans comme dessinateur en charpente métallique, sur Tekla. Avec l'ingénieur calculs du bureau d'études nous avions, comme tant d'autres avant nous, été confrontés à la perte de temps induite par la double modélisation. Nous avons donc très rapidement cherché à mettre en relation Tekla avec Robot, nous opposant par la même occasion aux deux approches très différentes de la modélisation que sont la modélisation pour faire du plan et celle pour établir des notes de calculs. Les fichiers Tekla étaient par ailleurs envoyés vers les commandes numériques pour fabrication et je modélisais sommairement les réseaux et les ouvrages de Gros-Œuvre pour effectuer les synthèses de lots des projets complexes, sur Tekla ou Autocad MEP.

J'ai poursuivi dans les ouvrages spéciaux puis les infrastructures dans le secteur pétrolier. Deux secteurs dans lesquels les procédures de travail sont depuis plusieurs années, avant même que le BIM soit sous les feux de la rampe, très normées, réglementées et suivent des protocoles qui tiennent des bureaux des méthodes de l'industrie. A mon regard collaboratif que je portais sur les logiciels, s'est ajoutée la dimension procédurale de méthodes de travail unifiées : Centralisation de l'information sous toutes ces formes, cohésion des méthodes de travail, collaboration accrue entre les équipes de travail, réparties parfois sur tout le globe et utilisant chacunes des logiciels métiers spécifiques. En plein essor des modèles 3D et des intégrations de modèles, c'était une période d'hésitation, de tests, de prises de risques, de pistes de réflexion intéressantes, quand bien même certaines s'avéraient infructueuses.

S'en est suivi une période en bureau d'étude MOE Tous Corps d'État. J'y ai occupé le poste de projeteur structure/architecture et dessinateur fluides sur Archicad et Revit, et ai développé réellement le BIM, qui commençait alors à faire vraiment parler de lui. Entre colloques, conférences, développement interne des méthodologies de travail, j'ai pu réunir un ensemble de logiques de travail, de procédures et les fédérer autour d'une pensée commune : le BIM. Je mettais un nom et des visages sur la démarche qui fut la mienne et celle de certains de mes collègues depuis le début à travers mes différentes expériences professionnelles.

Je suis à présent à mon compte, comme formateur et consultant sur Tekla, Revit, Archicad et le BIM en général et assure l'assistance technique pour différents clients, qu'ils soient entreprises d'exécution de travaux, bureaux d'études de MOE ou MOA, et quelle que soit leur taille.

Ses valeurs :

Convaincu du bien fondé du travail collaboratif, de la coopération en général et par extension de tout ce que peut apporter le BIM à nos domaines d'activité, je suis mu par la volonté d'accélérer la démocratisation d'une méthode que je crois être autant pertinente que salutaire pour l'évolution positive de la qualité de nos ouvrages. Mais les outils pour y parvenir ne sont pas toujours des plus simples d'accès. J'ai longtemps navigué en eaux troubles pour trouver des cours, des supports pédagogiques, ou encore de la littérature sur les normes ou les usages, contenus qui auraient pu m'aider à comprendre les rouages qui font tourner la Base de Données et son modèle visuel, la Maquette Numérique, plus rapidement qu'il m'ait été donné de le faire. Aujourd'hui et depuis 4 ans, après de nombreux écueils dans cette recherche, j'ai donc choisi la voie de la formation pour être au plus près de la démystification du BIM dans un premier temps et l'accompagnement sous toutes ses formes sur le temps long, afin de transmettre de la manière la plus directe et efficace que je puisse, les outils propres à développer le BIM dans tous les interstices de cette gigantesque machine qu'est le secteur de la Construction.

"Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, je dirais, le miroir qui vous aide à avancer."

Mais HEXABIM a su fédérer de nombreux profils, aux expériences et degrés de maîtrises variés et complémentaires, devenir ce miroir. Cela en fait actuellement une référence sur la transmission du BIM en francophonie (et peut-être en dehors) et une plateforme toute désignée pour témoigner de cette notion fondamentale et centrale du BIM, à savoir le regroupement et la structuration de l'Information autour d'un outil commun. Elle est aux forums d'échanges et techniques ce qu'est la Maquette Numérique aux projets.

Ses projets :

Les derniers projets sur lesquels j'ai travaillé ces dernières années sont d'ordre divers. Parking silo, hôpital, centre pénitencier, piscine municipale, gare et anciens bâtiments de bureaux. En tant que formateur et prestataire de service, j'y occupe alternativement le rôle de dessinateur, de chef de projet de gestionnaire BIM ou de formateur/accompagnant, en fonction des besoins des différents clients. Dans tous les cas, j'y tiens aussi et surtout le rôle de coordinateur BIM, afin de permettre à ces mêmes clients de gagner en autonomie sur leurs prochains projets.

Le cœur de mon projet actuel est la création de supports de formations et de guides pratiques sur divers logiciels et aspects techniques et normatifs du BIM, sous forme de vidéos facilement accessibles, afin de permettre à toute entreprise, quels que soient ses disponibilités, ses moyens financiers ou humains, de démarrer en toute confiance le déploiement du BIM au sein de sa structure.

En prestation pure, je m'oriente de plus en plus vers l'infographie et les visites virtuelles, deux activités qui sont une porte d'entrée très intéressante vers le BIM, car bien vendre le BIM passe aussi par bien vendre le projet. Une belle image est en cela un meilleur levier qu'une pompeuse documentation normative, tout en ouvrant l'accès de manière ludique aux nouvelles technologies.

Son constat sur l'adoption du BIM :

Grande disparité des besoins et moyens, amortissement difficile voire impossible des contraintes induites par un processus parfois contraignant, normes peu abordables en prix et en compréhension, cadre légal absent, etc. Nous pourrions lister l'indénombrable quantité de freins à l'expansion du BIM que nous ne l'en ferions pas sortir de l'ornière. Tant qu'il n'existe pas une sorte de guide pratique universel clair, concis, exhaustif et "pratico-pratique" des procédures à appliquer à un projet BIM, son adoption restera relative. Et cela devient aussi un frein important : la fracture entre les entreprises à forte capacité d'investissement, de recherche et de développement et celles plus modestes qui sont confrontées à la difficulté d'y accéder pour diverses raisons, se creuse encore à mesure que le BIM prend de l'ampleur chez les premières et pénalise les secondes. Elle augmente aussi cette perception que certains acteurs peuvent alors avoir que le BIM est dédié aux gros projets, aux projets complexes, à tel ou tel acteur en particulier, ou aux maîtres d'ouvrage au patrimoine en gestion important, les détournant ainsi de la voie qui semble pourtant être celle qui s'imposera, à plus ou moins longue échéance.

Voilà donc un axe sur lequel il est primordial d'agir : réduire au maximum cette fracture, en mettant l'expérience mutuelle accumulée au service du plus grand nombre. Si le BIM se pare de la vertu de la collaboration durant les études d'un chantier, voire son exécution, il serait logique et souhaitable aussi que cette même collaboration s'instille de plus en plus entre les partenaires économiques et les différents acteurs de la construction, afin que les bonnes pratiques se diffusent le plus largement possible.

Une directive précise et unifiée quant aux marchés publics est aussi souhaitable. Un cahier des charges compréhensible et atteignable, mais obligatoire pour tous les marchés publics devient à présent un point de passage nécessaire pour canaliser le spectre des développements, des recherches, des idées qui ont germé ces dernières années pour produire des modèles plus ou moins riches d'informations et plus ou moins fiables et cohérents entre eux. C'est un moyen d'action privilégié, car il permet de placer tous les acteurs d'un projet sur un pied d'égalité vis-à-vis du rendu attendu.

Un objectif commun et clairement identifié, associé à une circulation de l'information et un accès aux formations efficaces, forment un couple solide pour engendrer une meilleure adhésion et une accélération du déploiement des ces processus chez le plus grand nombre.



Raphaël Blaiteau, coordinateur BIM et Revit

Issue de la seconde promotion du Master Génie Civil : ingénierie numérique collaborative pour la construction - BIM ( j'ai expérimenté plusieurs aspects du BIM au travers mes études et expériences professionnelles (Maîtrise d'ouvrage, bureau d'étude structure, cabinet d'architecte, industriel, ...)

Ses valeurs :

Aider les autres et résoudre les problèmes sont une seconde nature pour moi. J'estime qu'il est primordial de partager ses connaissances afin de faire évoluer les savoirs globaux en partageant avec les autres acteurs.

Ses projets :

J'interviens sur un projet de centrale nucléaire (à l'étranger). Parallèlement, je travaille à la création des familles, des processus et des scripts Dynamo nécessaires à la société.

Son constat sur l'adoption du BIM :

L'adoption du BIM en France est contraint par plusieurs points principaux dont font partie : la méconnaissance des gains apportés par ce processus, un investissement (principalement en formation) important et un retour à la normale pouvant paraître trop long.

Pour répondre à ces obstacles, la communication des gains ainsi qu'un accompagnement pour le déploiement du BIM sont importants.


Benoit Dargent, dessinateur-Projeteur & Référent BIM

En 2006 lorsque je suis arrivé chez Pierre Louis Carlier, l'agence travaillait déjà exclusivement sur Revit, c'est Thomas Chuffart qui m'a formé sur le logiciel. Tous les projets étaient partagés et tous les livrables étaient issus des maquettes (BIM 1). C'est en arrivant à l'agence MAES que le sujet du BIM est devenu concret, j'ai pris en main la maquette archi du chantier de l'ICP (Institut Cœur Poumon), avec ma première "charte BIM". Je travaille principalement sur les projets hospitaliers du groupe, un secteur où le BIM est devenu un standard, je participe aussi à la mise en place des chartes et des échanges sur les projets des autres pôles.

Ses valeurs :

Lorsque j'ai commencé à travailler sur Revit je me suis inscrit sur le forum d'utilisateurs AUGI et j'y ai rencontré une communauté française toujours prête à partager ses connaissances avec les petits nouveaux, j'ai beaucoup progressé grâce à cela et petit à petit j'ai commencé à aider à mon tour, j'ai même intégré l'équipe du forum. Depuis je continue dans la mesure du possible à donner un coup de main lorsque mes connaissances le permettent, c'est un rôle que j'occupe au sein du groupe MAES. Cela me permet de progresser en cherchant les solutions et de faire progresser les personnes autours de moi au sein de mon équipe ou sur les plateformes comme HEXABIM.

Ses projets :

  • Institut Cœur Poumon (Lille) 541 lits traitant des pathologies thoraciques, cardiaques et vasculaires. Le projet consiste en une restructuration générale du bâtiment existant et une construction neuve (+33000m²). Livraison mars 2021.
  • Centre de gérontologie de l'hôpital Simone Veil de Cannes : superficie de 18 936 m2, le nouveau centre de gérontologie de trois étages disposera de 314 places.

Son constat sur l'adoption du BIM :

Travaillant principalement sur des projets hospitaliers, dans ce secteur le BIM est devenu un standard, par contre il y a encore beaucoup de travail à faire pour que le BIM puisse prendre véritablement une place sur les projets de logement et les projets de réhabilitation. Il reste aussi beaucoup à faire du coté de la législation, de la loi MOP et des rôles des différents intervenants du projet, afin d'établir un cadre qui permette d'écarter les insécurités juridiques et de favoriser l'usage du BIM.

Reste l'intégration des PME du bâtiment, pour qui le rapport investissement / coût reste un frein au développement de la pratique sur des projets de moindre envergure.



Christophe Fortineau, indépendant, Formateur, Consultant, AMO BIM

2005 à ce jour - Salarié en agences d'architecture et autres bureaux d'études
2005 à 2010 - Dessinateur Autocad
2009-2010 - Modeleur Revit
2010 à ce jour - Prestataire indépendant
2010 à ce jour - Modeleur Archicad
2015 à ce jour - Formateur Archicad
2017 à ce jour - Formateur openBIM
2019 à ce jour - AMO BIM

Ses valeurs :

La collaboration avec le plus grand nombre est l'ADN du BIM. Se confronter aux pratiques d'autrui est donc indispensable. Croire en sa maîtrise d'un sujet sous le prisme de son propre environnement de conception et de collaboration est donc un frein à l'adoption qualitative du BIM. Partager sa connaissance la multiplie sans nous en déposséder.
Intervenir auprès des MOA et des établissements d'enseignement supérieur participe grandement à cet idée d'accroître ses compétences via le partage.

Ses projets :

  • 21 logements - Nantes(44) - MOA privé et publique - 1 500m2
  • 98 logements & locaux d'activités et bureaux - St Herblain(44) - MOA privé et publique - 7 800m2
  • Crèche 98 lits - Nantes(44) - MOA privé - 1 250m
  • 42 logements - Nantes(44) - MOA privé - 2 400m2
  • Groupe scolaire - Nantes(44) - MOA publique - 5 300m2

Son constat sur l'adoption du BIM :

La conception BIM est un atout professionnel confortable et non une contrainte technique. Ma spécialité consiste à le prouver chaque jour par la formation mais aussi par la production en agences. Éprouver mes compétences et les enseigner sont mes grandes motivations .

Améliorer son enseignement du BIM par la pratique en agence et vice versa. Pratiquer le BIM en tant que prestataire (externe de toute forme de conception) ne me semble pas opportun. Il faut éprouver au quotidien les problématiques de ses co-traitants et confrères pour pratiquer le BIM efficacement.

Maîtriser un outil ou une gamme d'outil ne consiste pas à maîtriser le BIM. Croire en sa maîtrise d'un sujet sous le prisme de son propre environnement de conception et de collaboration est donc un frein à l'adoption qualitative du BIM. L'outil voire les outils de conception ne sont jamais qu'une porte d'entrée vers le BIM normé et certifié.

Sur un même projet les disparités des temps octroyés au BIM au sein des BE de toutes spécialités sont abyssales. Travailler des heures ou des mois voire des années sur un projet BIM amène de fait à des pratiques de conception plus ou moins vertueuses.



Jerome Pereira, technicien études d'exécution en électricité

Malgré mon cursus en électricité, j'ai commencé dans le BIM en 2014 en tant que dessinateur CVC pour une petite société qui m'a formé sur les bases.

Mais c'est en 2018, en commençant dans la société où je suis actuellement, que j'ai réellement pu rentrer dans les différents aspects du BIM. Création de gabarits, de familles paramétriques, intégration de la donnée, paramétrages des scripts en Dynamo, Python, C#.

Aujourd'hui, même si le lot électricité aurait besoin de beaucoup d'évolutions, je commence mes projets avec la même sérénité que lorsque je devais rendre des documents sur Autocad.

Ses valeurs :

Certaines problématiques me sont très familières.

Pour ma part, j'ai eu la chance d'avoir été bien entouré, alors j'essaie d'aider les gens avec les compétences que j'ai pu acquérir pendant ces dernières années.

Ses projets :

Un de nos projets actuel est un Campus de formation. Il s'agît de 3 bâtiments ayant une structure différente (métallique, béton et bois) pour une surface de 12000 m² et qui accueillera 300 stagiaires.

Nous y réalisons les études en électricité, climatisation, plomberie et photovoltaïque.

Son constat sur l'adoption du BIM :
Le principal problème pour moi, c'est le manque de standardisation. Tout le monde "adapte" sa maquette en fonction du besoin. J'entends par là : la façon de représenter un élément 2D, le choix de la catégorie, la méthode de filtrage pour le rendu des plans, le nommage des paramètres...


Lionel Perrin, ingénieur Expert Bim Infrastructure :

Consultant externe pour Autodesk France pendant 3 ans et au projet MINnD et depuis 2018 formateur et consultant en BIM Infrastructure chez Géomédia éditeur de solution pour les VRD, projet routier et ferroviaire.

Ses valeurs :

Le plaisir de partager, de faire connaître les bons usages pour que chacun puisse travailler de façon optimale.

Le BIM permet un gain de productivité, un moyen de contrôle plus puissant que les simples plans 2D.

J'aime aussi faire comprendre la difficulté de différencier la notion d'ouvrage ponctuel que l'on dessine avec Revit des ouvrages linéaires à concevoir avec des logiciels spécifiques. A chaque usage son logiciel

Ses projets :

ZAC de l'Arsenal en tant qu'AMO BIM, et en appui des BE pour l'utilisation des logiciels sur divers projets.

Son constat sur l'adoption du BIM :

Je vois une évolutions constantes depuis 2017 dans le domaine de l'infrastructure.

Les freins sont surtout la compréhension de ce qu'est le BIM, ce qu'il peut apporter et la transmission de l'information. Changer les usages entre le BE maîtrise d'œuvre et les entreprises EXE.

Pour les axes d'amélioration : dans l'attente des IFC 4.3 et surtout 5 pour avoir un vraie IFC infrstructure



Michaël Fauchet, BIM Manager

D'abord l'utilisation de la 3D dans les logiciels d'architecture (sans parler de "Data") et ensuite mise en place des processus BIM au sein d'un grand groupe pluridisciplinaire et mise en place de nouveaux outils de travail. Aujourd'hui chez Patriarche, je continue à développer les processus et échanges entre les différents métiers que constituent l'agence et les bureaux externes.

Ses valeurs :

Le partage de connaissances et d'expériences est toujours riche. Ensemble nous progressons.

Ses projets :

Mission de BIM management de la conception en passant par la phase exécution, jusqu'au DOE numérique sur tout type de bâtiment (Logement, laboratoire, bureaux, industrie, ...)

Son constat sur l'adoption du BIM :

J'ai l'impression que depuis quelques années on ne fait que recommencer. Il y a eu les objectifs 2018 et maintenant les objectifs 2022…Pourtant, je pense que le marché français est très avancé. Il y a beaucoup d'acteurs « motivés » et ça fait du bien. Il faut reconnaître que ça bouge. Suffisamment ou pas ? Difficile de le dire pour l'instant. Ce qui manque c'est « l'après » : la gestion maintenance des projets.

Cette partie est très importante. Elle est mise en évidence car c'est l'une des finalités, mais on la perd souvent en cours de route, pour parfois ne plus exister, alors qu'elle fait partie des objectifs premiers de la maîtrise d'ouvrage.



Rémy Maurcot, BIM Product Manager

Passionné par le dessin, je me suis rapidement intéressé aux nouvelles technologies 3D, via les logiciels AutoCAD, REVIT, 3dsMax, ou encore SolidWorks, et j'ai décidé d'en faire mon métier.

Ancien responsable d'une cellule 3D composée de 8 personnes au sein d'un bureau d'ingénieurs conseils, j'ai travaillé à la modélisation 3D de grands ouvrages en utilisant notamment le logiciel Rhinoceros. Ce dernier m'a d'ailleurs ouvert au monde du développement d'applications, du conseil et de la formation, activités que j'exerce depuis 2011.

Mon début de carrière en tant qu'assistant-conducteur de travaux, suivi de mon évolution au sein du bureau d'étude m'apporte une vision globale des projets architecturaux.

Ses valeurs :

Le partage des connaissances et l'entraide.

Ses projets :

Intégration de la solution Onfly pour différents grands comptes.

R&D.

Son constat sur l'adoption du BIM :
L'adoption du BIM à pris un tournant ces dernières années avec l'avènement du BIM et on constate que la plupart des gros marchés de la construction sont en BIM aujourd'hui. Les sociétés sont de plus en plus matures sur le sujet et cela se reflète dans les discussions que l'on peut avoir avec nos différents clients. Il reste beaucoup à faire pour être à 100% BIM, mais le train est lancé et n'est pas prêt de s'arrêter.

 

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