[Congrès Hlm] Vers un référentiel openBIM pour la construction et l’exploitation immobilière : une avancée en devenir

Lors du 84e Congrès Hlm, une convention de partenariat a été signée entre plusieurs acteurs majeurs du logement social et de la construction, avec pour objectif la mise en place d’un référentiel commun de données openBIM. Ce référentiel pourrait répondre à un besoin crucial : disposer d'informations techniques précises sur le patrimoine, couvrant l'ensemble de son cycle de vie. Cette initiative se concentre principalement sur la construction, la réhabilitation et l'exploitation immobilière dans le secteur Hlm, avec des applications potentielles pour l'ensemble des acteurs du logement. 

Un besoin essentiel pour le secteur Hlm

Pour les organismes Hlm, constituer et alimenter une base de données patrimoniale est une nécessité stratégique, notamment pour orienter les trajectoires d'investissements et les travaux de décarbonation. Certaines structures ont déjà commencé à intégrer le BIM GEM (gestion-exploitation-maintenance) dans leurs opérations de construction, et l'utilisation du BIM dans les projets de réhabilitation est perçue comme une méthode simple et efficace pour structurer ces bases de données. Cependant, le manque de continuité numérique entre la construction et l’exploitation reste un obstacle majeur, souvent dû à l’absence de standards partagés entre les différents acteurs. 

Une réponse à la fragmentation des données ?

L’un des enjeux centraux pour les professionnels du BIM reste la continuité numérique entre les phases de construction et d’exploitation des bâtiments. Aujourd’hui, il existe un véritable manque de standardisation des échanges de données entre les acteurs de la chaîne, notamment lors de la transition entre la phase de conception/construction et celle de l'exploitation-maintenance. L'initiative signée pourrait, à terme, fournir une solution concrète à ce problème. Le référentiel en question, s’il est bien structuré et adopté à grande échelle, permettrait d’unifier les données patrimoniales tout au long du cycle de vie des bâtiments, facilitant ainsi la gestion des actifs immobiliers et la planification des travaux de réhabilitation.

Des bénéfices concrets pour les acteurs BIM

Pour les BIM Managers, responsables de la coordination des données entre les différents intervenants, ce référentiel standard pourrait simplifier l’échange d’informations et garantir une meilleure compatibilité entre les logiciels utilisés sur les projets. En pratique, cela pourrait réduire les pertes de données lors de la livraison des maquettes numériques aux gestionnaires d'actifs, ce qui est encore une source de friction aujourd'hui. Les BIM Coordinateurs et autres techniciens BIM impliqués dans les opérations quotidiennes pourraient bénéficier de workflows plus fluides grâce à cette standardisation, en particulier dans les opérations de réhabilitation en BIM GEM.

Un référentiel partagé, un cadre de travail à construire

Ce partenariat signé entre l’Union sociale pour l’habitat, Action Logement Groupe, CDC Habitat, Seqens, 3F, la Fédération des Promoteurs Immobiliers, et buildingSMART France, marque le début d’un travail collectif pour développer et diffuser des outils et processus communs. L’objectif est d’établir un référentiel standardisé de données numériques dans les quatre prochaines années. Si cette démarche aboutit, elle pourrait faciliter la continuité numérique entre les phases de construction et d’exploitation, et optimiser la gestion des opérations de réhabilitation.

Ce cadre de travail et de gouvernance devrait en premier lieu bénéficier aux acteurs Hlm et du logement intermédiaire, avant d'être élargi à d'autres acteurs de la chaîne du logement. Toutefois, l’adoption et l’intégration de ces standards resteront un défi pour les métiers du BIM, qui devront suivre de près les avancées et ajustements proposés dans cette convention.