Entièrement d'accord avec Antoine Nguyen.
Il est dangereux que la "matrice de maturité BIM" présentée ci-dessus fasse complètement l'impasse sur la dimension humaine et pourtant fondatrice des processus d'un projet BIM. Elle donne à croire que le simple transfert de compétence d'un logiciel 2D vers un logiciel 3D sera de nature à satisfaire aux exigences d'un tel changement et oublie totalement que le BIM ne concerne pas que les dessinateurs. De plus, elle ne présente à aucun instant la nécessité d'instruire des processus de contrôle qualité dans les échanges afin d'assurer la fiabilité des informations transmises.
Je précise que la pierre angulaire de l'implémentation du BIM est l'obligation pour chacun de comprendre et accepter que pour qu'un projet puisse être réalisé dans les meilleures conditions BIM possibles, les flux de travail doivent s'appuyer sur une collaboration et une cohésion fortes entre collaborateurs internes et sur une coordination pertinente et à-temps avec les partenaires et acteurs externes à notre société. Autrement dit, Il faut d'abord changer les points de vues actuels que nous portons les uns sur les autres, mieux nous comprendre et nous respecter, avant de parler de déploiement de BIM.
Pour en remettre une louche sur l'aspect "process qualité sur le long terme", j'insisterai sur le fait que l'implémentation du BIM en interne DOIT commencer par la standardisation des process et de la base de données.
Pour que cela puisse être effectif, il faut donc structurer un fonctionnement commun et unique en interne et communiquer à l'ensemble des employés de la société les raisons du changement et les objectifs à atteindre. Il est important de s'assurer de l'adhésion de tous à ce changement.
En somme, vous pouvez acheter le meilleur logiciel de la planète, faire la formation la plus parfaite qui soit, si la méthode de traitement des affaires ne suit pas, vous aurez juste dépensé de l'argent pour rien.
- Un audit complet de la structure du BET permet de mettre en évidence les points forts, les points de vigilance et les axes d'amélioration.
- Ensuite, un accompagnement en management et ressources humaines vise à améliorer la qualité et la pertinence des échanges entre organes de direction et services de production. A ce stade, la standardisation des process et bases de données débute.
- Enfin, des formations et accompagnements spécifiques assurent la montée en compétence des collaborateurs sur leurs outils respectifs. Ces formations et accompagnement doivent tenir compte des objectifs que s'est fixée la société lors de sa décision de déployer un process qualité afin d'assurer la transmission correcte des informations entre services.
Infos complémentaires (j'essaierai de les mettre à jour régulièrement, si nécessaire)
-N'enfermez pas vos méthodes dans les limites d'un logiciel. C'est le logiciel qui doit s'adapter à vos méthodes, pas l'inverse, car vous allez au devant de grandes déconvenues le jour où vous changez d'outil.
Il faut donc s'assurer que vos moyens de communication, les procédures d'échanges, de contrôle, de certification internes soient le plus généraux et neutres possibles (vis à vis d'éditeurs de logiciels). Cela garantit aussi plus facilement la qualité des informations diffusées en dehors de votre société.
- Mesurez le plus exhaustivement possible le périmètre de vos missions. Évitez de vous projeter sur 50 pseudo missions annexes (si on fait de la 3D, alors on peut aussi faire un peu de rendu ? et pourquoi pas de la visite virtuelle ? et une fois de temps en temps, ci, ou ça ?). Il faut être clair et ferme sur les objectifs à court et moyen terme car chaque logiciel a ses fonctions, ses limites, ses cas d'usage et son public. il faut prendre un logiciel qui répond à vos besoins, pas à une mode.