Hors sujet malheureusement.
Un peu déplacé de votre part de répondre cela à Mickaël Fauchet, puisque la réponse que vous lui faites est presque entièrement hors-sujet.
Robin Kante demande très clairement "quel prix [serions-nous] susceptible de donner ?", dans le cadre de l'exemple donné. Et là, je rejoint pleinement la première réponse de Christophe Fortineau (sauf sur le sujet de l'openBIM et des formats propriétaires, mais c'est un autre débat) :
Le contexte est trop flou pour répondre de manière pertinente. Les prix donnés sur un projet de ce type ne seront sans doute pas les mêmes, sur un projet "à-priori" similaire, pour un grand nombre de raisons.
Par ailleurs, les propos de Robin Kante, semblent davantage s'ouvrir sur une fourchette de prix générale d'une mission BIM que par des débats sémantiques sur la nature du BIM.
Si je lis entre les lignes, je me risquerais même à avancer l'hypothèse que ce qui est sous-entendu ici, porte sur le surcoût qu'une société peut ou doit facturer à son client dans le cadre d'une mission dite BIM. Les plans 2D deviennent des modèles 3D, enrichis de plus ou moins d'informations, plus ou moins imposées et/ou réglementées, les méthodes de travail doivent être uniformisées, s'appuyer sur des schémas collaboratifs, bidirectionnels, centralisés, les équipes doivent intégrer la rigueur des protocoles BIM, elles doivent considérer l’optimisation du projet dans sa globalité et non à leur niveau personnel, etc.
Or, c'est une question éminemment spécifique, qui requiert une approche individuelle, société par société, s'appuyant sur un audit de ses capacités matérielles, humaines et financières ainsi que de l'impact d'un protocole BIM sur le fonctionnement de ladite société. Toute gamme de prix donnée tiendrait finalement plus du déchaumeur de grande largeur que de la fourchette.
Christophe Fortineau a avancé, dans sa première réponse, quelques variables qui influent sur le montant d'une prestation de modélisation dans le cadre d'un protocole BIM.
Quelques ajouts et explications :
Les disparités entre les entreprises : Certains domaines d'activités exploitent depuis plusieurs années déjà des outils numériques coordonnés. Les entreprises de ces domaines auront bien plus de facilité à s'adapter au BIM, parfois même sans surcoût de prestation, que des entreprises d'un domaine qui ne se posait pas ce genre de question auparavant. La différence de coût entre une prestation "BIM" et une prestation "traditionnelle" ne sera donc pas la même en fonction de la taille de la société et son domaine d'expertise. Les projets "BIM" n'entrainent pas les mêmes contraintes pour une entreprise de charpente métallique ou un architecte que pour un carreleur qui, lui, ne fournissait jusqu'alors que des fiches techniques et, dans certains cas, des plans de calepinage faits rapidement sur des fonds de plan DWG voire PDF.
La formation aux méthodes "BIM" : Il y a ici deux visions principales qui s'affrontent (et bien sûr, plein de nuances possibles) : Considérer l'acquisition des compétences requises pour respecter les protocoles BIM comme un investissement sur du long terme. Le surcoût ponctuel engendré est donc intégré dans les plans d'investissement de la société et non répercuté sur le montant de la prestation d'un ou quelques projets, à court terme. Ou, considérer que ce qu'impliquent les protocoles BIM engendrent une nouvelle mission qui n'était jusqu'alors pas demandée ou un surcoût à court ou moyen terme intenable. Dans ce cas, le coût de chaque prestation augmente pour palier à cette conséquence sur les finances ou le budget de l'entreprise.
La gestion du coût induit du BIM sur le long terme : Subsidiairement au point précédent, dans le cas où l'on souhaite répercuter le coût de formation du personnel, l'achat de nouveaux matériels, etc. sur les missions qui demandent, à ce jour, des protocoles BIM, il faut alors se poser la question sur du long terme : cela aurait-il du sens, dans ce futur plus ou moins proche où le BIM sera devenu la norme, que les missions continuent d'être chères, au prétexte que 20 ans auparavant (exemple), des entreprises de construction ont du faire des investissements ? Si oui, quel seuil peut être acceptable ? Et en quoi cela ne nous éloigne pas d'un des leviers savamment et régulièrement agité sous le nez de la MOA pour lui faire accepter et demander du BIM, à savoir, avoir des bâtiments moins chers ? En quoi, augmenter les prix actuellement, n'engendre pas artificiellement la hausse du prix des bâtiments, au final ?
Le protocole BIM : La complexité et les contraintes induites par le protocole BIM (définis dans la tonne de documents afférents au BIM) influent grandement sur les modalités de la prestation à fournir. Suivant les nombreuses variables du protocole, les coûts de prestation de modélisation, de suivi de projet, de coordination, de maintenance etc. peuvent fluctuer énormément.
Qualité des modèles transférées aux entreprises : Il arrive que, bien que les entreprises puissent accéder aux maquettes de la Maitrise d'Œuvre en général et à la maquette architecturale en particulier (notamment pour les lots secondaires), ces maquettes ne soient pas pour autant exploitables pour produire une maquette d'exécution. Donc, suivant la partie exploitable, la facilité de transfert d'un logiciel vers un autre le cas échéant, la facilité de traitement par la suite des données récupérées, le montant de la prestation de l'entreprise peut varier en des proportions si conséquentes que donner ne serait-ce qu'une fourchette de prix serait dangereux et illusoire.
Versions des logiciels, achat de matériel : si une version spécifique de tel ou tel logiciel est requise et que, par voie de conséquence, cela entraine la nécessité d'acheter ladite version pour ce projet, alors il est possible que l'entreprise répercute ce coût supplémentaire sur le montant de sa prestation. Tout autant, il est possible que la même entreprise investisse dans plusieurs versions d'un même logiciel pour traiter régulièrement plusieurs projets, avec plusieurs partenaires, Maitres d'Ouvrage, etc. De fait, dans ce second cas, elle serait peut-être moins encline à facturer l'ensemble du coût d'achat à un seul client, sur un seul projet. Là encore, donc, cela peut avoir une influence sur le coût global d'une prestation.
Pour conclure, nouvelles prestations ou simple progrès des outils/méthodes actuels ? Investissement dans du matériel ou coût ponctuel ? Financement des formations du personnel ou recherche de profils compétents ? Prise en charge du surcoût par la MOA ou aides étatiques, de quelque nature que ce soit ? Surcoût global ou simple déplacement des montants de prestation ?
Tant de variables d'ajustement. Leur liste pourrait s'allonger à l'envi qu'elle ne préciserait pas davantage une réponse universelle. Le sujet est complexe et ne peut donc définitivement pas se résumer par une fourchette de prix.
C'est un vrai et long débat qui déborde largement du cadre de l'entreprise d'exécution de travaux.
Tout ce que je peux conseiller, à ce stade, c'est faire des devis, les confronter, et confronter les livrables associés à chaque devis les uns aux autres pour vous faire une idée de ce qui est acceptable dans le cadre de vos projets. Ça prend du temps, certes. Mais de mon point de vue, pas de "bon BIM" sans économie analytique.